Casa Colombia Paris JO 2024
Le projet de programmation culturelle de La Casa Colombia s’inscrit dans le cadre des initiatives du plan de diplomatie culturelle du ministère des Affaires étrangères. Ce projet propose un dialogue autour de thèmes tels que la paix en Colombie, la biodiversité, l’équité et l’inclusion, ainsi que la pluralité ethnoculturelle de ses territoires, en mettant en valeur diverses expressions artistiques comme les arts de la scène, les arts visuels, la littérature, la gastronomie, et bien d’autres.
Cet espace a pour objectif de faire connaître les propositions artistiques de la communauté colombienne en France, en mettant en avant la qualité, la créativité et les liens entre ces propositions et les différents territoires et populations de la Colombie à travers de multiples expressions culturelles.
Euphémismes | Installation à la Casa Colombia
La proposition d’installation dans l’espace attribué par La Casa Colombia pour l’exposition Euphémismes a représenté un véritable défi. Pour la première fois, l’œuvre, composée de tissus teints à la main, devait être présentée en plein air sur une surface de 180 m² à À la Folie, dans le parc de La Villette à Paris.
L’idée principale était d’intégrer l’installation à l’espace événementiel proposé par La Casa Colombia pour sa première semaine. Cet espace accueillerait aussi des présentations, des conférences, et des projections des compétitions des Jeux Olympiques Paris 2024, avec la participation en direct de sportifs colombiens qui y concourent, ainsi que d’autres activités.
Pour intégrer le projet dans l’environnement, j’ai proposé de créer une sorte de plafond au-dessus de la plateforme principale, entourée d’arbres. J’ai utilisé les tissus teints pour confectionner plusieurs auvents qui recouvraient la surface de l’espace tout en laissant entrevoir le ciel et les arbres. Ces panneaux de toile, cousus à la main, étaient suspendus au-dessus des têtes du public grâce à des fils métalliques qui les maintenaient en place le long et en largeur de la plateforme.
Lors du colloque organisé à l’occasion de l’exposition, les participants ont partagé leurs interprétations de la disposition des tissus. Il est notable que, malgré les différences avec les installations précédentes présentées dans d’autres espaces, la simple présence des toiles a trouvé des échos et des résonances parmi le public, une fois le contexte précisé. Les spectateurs ont évoqué, par exemple, des images telles que les cimetières en Colombie et les fosses communes, percevant une signification profonde dans l’espace, avec les toiles suspendues au-dessus de nous.
Un commentaire notable a fait référence à l’expression française ça nous passe au-dessus de la tête, illustrant comment certaines réalités, bien qu’elles fassent partie de notre monde, nous échappent ou nous laissent indifférents. Cette expression a été utilisée pour souligner que l’installation, inspirée du cas 03 Falsos Positivos « Faux Positifs » — qui enquête sur les meurtres et disparitions forcées illégitimement présentés comme des guérilleros abattus en combat durant le conflit armé en Colombie —, en couvrant l’espace tout en laissant visible le ciel et les arbres, pourrait symboliser notre manière de percevoir ou d’ignorer des réalités complexes et douloureuses.
Euphémismes a été présenté lors de l’exposition individuelle Euphémismes du 29 juillet au 1 août à la Casa Colombia à Paris, France.
Euphémismes à la Casa Colombia | Vue d’ensemble de l’exposition
Ph: Natalia Zamudio